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  • Noël à Nantes, Gengis Khan et bestiaire au Jardin des Plantes

    Jeudi 21 décembre

    Paris – Nantes

    A peine le temps de récupérer du décalage horaire, un coup de TGV nous amène à Nantes où nous retrouvons Céline et sa petite famille pour passer Noël avec eux et Xavier. On en profite pour voir les expos locales, tant au Lieu Unique qu’au château des Ducs de Bretagne qui abrite une exposition consacrée à Gengis Khan, dont on a pas mal entendu parler en Ouzbékistan.

    Mercredi 27 décembre au 4 janvier

    Nantes – Paris

    Retour sur Paris accompagné de nos petits-enfants qui vont passer quelques jours dans la grande ville. Après avoir eu un succès très mitigé avec les expos de la Cité des Sciences de La Villette et le parcours enfants du musée du Quai Branly (Les Félins au muséum d’Histoire Naturelle sont archi bookés), on a notre après-midi de gloire avec le musée de la Marine, qui vient de rouvrir, rénové de fond en comble. Ouf ! Le 1er janvier, comme on s’était cassé le nez à l’expo Lego qui n’est accessible qu’avec une réservation préalable sur Internet, on en profite pour leur montrer les vitrines de Noël des Grands Magasins, avant de récupérer Céline à la gare Montparnasse.  Les vitrines sont  bien plus « commerciales » que du temps de notre enfance, sponsorisées par  les grandes marques, mais bon…

    Le 3 janvier, journée bien remplie avec notamment l’expo Van Gogh au Musée d’Orsay et le soir les illuminations au Jardin des Plantes, après un dîner au restaurant de la Grande Mosquée toute proche…

    Photos de Nantes et des vitrines  ici et celles du bestiaire du Jardin des Plantes là.

  • Semaine de rêve à Palm Cay Marina…

    Dimanche 10 décembre

    Highborne Cay – Palm Cay Marina 32 M

    Ce matin le temps est tout couvert et comme la météo prévoit que le vent dans les prochaines 24h va passer du SE au S puis SW, W et NW avant de revenir NE, on décide de rentrer à la marina car trouver un abri de toutes ces directions est mission impossible, sauf à aller à la marina d’Highborne Cay, à 250 $ la nuit…

    En plus demain on aurait plutôt le vent dans le nez et pour les jours suivants, c’est de la pluie avec du vent mardi, une vague accalmie mercredi et un bon coup de vent de jeudi à samedi prochain, avec 35 nœuds de vent voire plus et pas mal de pluie…

    Le charme des Bahamas dans ces conditions est réduit à néant et on sera plus tranquille à la marina !

    Départ à 7h30 et route sous foc seul car l’on est pratiquement vent arrière – entre 15 et 25 nœuds – on arrive vers 13h30 à la marina après avoir essuyé pas moins de six grains… Pas de regrets de quitter les Exumas…

    Le temps se calme pendant les manœuvres d’amarrage, maintenant les éléments peuvent se déchaîner !  Auparavant on est passé au poste carburant refaire le plein, 44,6 gallons soit 169 L.

    Au total, 327 M parcourus (un record à l’envers !),  48 h de moteur et 10 h de groupe. Un petit calcul de consommation fait que l’on est à 1,54 L à l’heure par moteur, ce qui est excellent, il est vrai que je tournais à un régime super économique…

    Lundi 11 décembre

    Palm Cay Marina

    Le vent est NW comme prévu, grand-beau temps… Je téléphone à KLM pour voir si l’on peut changer nos billets d’avion, au bout de 45’ j’ai la réponse, cela coûte 2000 $, et encore je pense que c’est par personne ! Bref, assez dissuasif… Du coup on va garder notre vol du 17, on a encore de quoi lire et ici c’est short et T-shirt. Débriefing avec Moorings de tout ce qui ne fonctionne pas sur le bateau, la liste est longue !

    On va compléter l’avitaillement du bord chez Solomon’s, cela permet de se dérouiller les jambes (3 km aller-retour). Ciel très menaçant le soir avec pas mal d’éclairs au loin, mais il ne pleut pas…

    Petit tour dans la marina, côté extravagance et sobriété, la palme revient à un speed-boat qui n’a pas moins de 4 HB Mercury de 600 CV chacun ! Le proprio me dit qu’il tape les 70 nœuds !

    Quelques beaux bateaux dont un Catana 50 et un beau one-off bleu avec mât en carbone taillé pour la course. Pour les ignares, un one-off en matière de bateau, c’est un bateau construit à l’unité, tout le contraire d’un bateau de série.

    Mardi 12 décembre

    Palm Cay Marina

    Ce matin, un technicien vient dépanner le groupe, l’impeller (la petite turbine) de la pompe à eau est totalement HS, on retrouve juste deux bouts de pale dans l’échangeur, les autres ont dû finir par se fragmenter et partir à la mer… Mystère sur ce qui a pu provoquer cette usure, le groupe n’a que 600 h de fonctionnement et normalement on ne change – préventivement – l’impeller qu’au bout de 1000 h…

    En début d’après-midi, bonnes rafales et pluie en continu, on se croirait en Bretagne en novembre, à part la température. La marina est pleine à craquer et ceux qui ont pris cette semaine ne sont pas déçus !

    Avant cela, je me suis fait jeter de la marina voisine, sorte de Port Grimaud local, qui est privée et plus sévèrement gardée que Guantanamo !

    Mercredi 13 décembre

    Palm Cay Marina

    Pas grand-chose de notable, je me baigne depuis la plage à la sortie de la marina, il faut s’éloigner pas mal pour perdre pied, on est à marée basse et il y a 1,2 m de marnage. Temps très couvert, quelques éclaircies, mais pas de regrets d’avoir quitté les cayes.

    Jeudi 14 décembre

    Palm Cay Marina

    Super grain ce matin, avec de bonnes rafales. La technicienne vient s’occuper du dessalinisateur. Il est placé sous la couchette avant bâbord et du fait de son emplacement, l’accès n’est pas des plus aisé. La conséquence en est en pratique que le réglage de la pression est fait à une valeur moyenne, alors qu’en fait il faut ajuster la pression en fonction de divers paramètres, notamment la température de l’eau pour avoir un rendement optimal. On perd donc un peu en rendement en adoptant un réglage « moyen », mais ce n’est pas le plus gênant.

    Le plus important est qu’une fois que l’on a terminé de se servir du dessalinateur, il est nécessaire de décompresser le système. Mais comme ce n’est pas commode d’intervenir, on ne dit pas au locataire de procéder ainsi…

    Là, la conséquence est que le système et les membranes restent constamment sous pression, ce qui abrège significativement la durée de vie de ces dernières, ce que me confirme la technicienne. La panne serait d’après elle due à une membrane endommagée (au bout d’un an !).

    Bref, la durée de vie est significativement réduite et il serait important de prévoir un emplacement plus accessible. Mais où ? Pour un bateau de propriétaire, cela n’est guère un problème et Matt nous avait expliqué la marche à suivre, mais pour le locataire lambda, l’accès n’étant pas pratique du tout, Moorings préfère adopter un réglage « intermédiaire » qui fait que le locataire n’a pas besoin d’accéder au dessalinisateur sous la couchette…

    En fin de matinée, rallye général, tous les bateaux rappliquent, la marina est bondée comme un œuf ! Avant que le gros mauvais temps n’arrive, saut chez Solomon’s pour refaire le plein de Corona et de trucs apéro, on ne va pas se laisser abattre !

    Et la météo qui prévoyait un bon coup de vent pour jeudi et vendredi ne s’est pas trompée, sauf qu’il est maintenant prévu pour 4 jours, jusqu’à dimanche soir. Dans l’après-midi, les tours montent assez vite, 30 nœuds en permanence, rafales à 40+, on est bien à la marina !

    J’arrive à écarter les drisses entre deux averses pour obtenir un peu de silence et notre AirBnb flottant est très confortable, pas de restrictions d’eau ni d’électricité, Internet à bord et de bons bouquins, what else ?

    Curieusement, personne n’est venu monter en tête de mât sous les trombes d’eau pour voir cette histoire d’anémomètre. Quelques bonnes rafales font gîter l’Oyster 62’ juste devant nous, mais la marina est bien protégée. Les palmiers quant à eux sont plus que décoiffés !

    Vendredi 15 décembre

    Palm Cay Marina

    La nouvelle du jour, c’est qu’il faudrait laisser tourner le dessalinisateur 48h non-stop pour lui laisser une chance ! Vu le bruit qu’il fait, on laisse tomber, ce sera sans nous…

    Météo toujours exécrable, vent avec rafales à plus de  40 nœuds… Entre deux grains, je vais chez Solomon’s  acheter quelques bières et trucs apéro, il faut conserver le moral !

    On apprend au passage que la marina est fermée  depuis hier par un câble tendu à l’entrée pour cause de mauvais temps, et même en temps normal c’est « fermé » le soir à 18h… Aberrant, on ne doit pas être déçu si l’on se tape le câble (non éclairé bien sûr) lors d’une entrée un peu tardive…

    Samedi 16 décembre

    Palm Cay Marina

    Là, s’il n’y a eu que quelques grains le matin, l’après-midi c’est de la pluie diluvienne non-stop ! Heureusement, on a de bons bouquins et des vidéos sur l’ordi pour passer le temps…

    Dimanche 17 et lundi 18 décembre

    Palm Cay Marina – Atlanta – Paris

    A 4h du matin, de violentes rafales font vibrer le mât de Tereva, et comme le vent est passé au sud, un bon petit clapot pénètre dans la marina qui est ouverte au sud… Pas de problème pour nous, ce qui n’est pas le cas d’un Lagoon qui se fait défoncer, au sens propre, il est juste à  l’entrée de la marina près du poste carburant et la protection en caoutchouc du pieu a ripé…Le pieu a ragué contre la coque toute la nuit et a fait dedans un bon trou de 10 cm de profondeur !

    Comme l’anémomètre n’est toujours pas réparé, pas moyen de mesurer la force des rafales, mais on est bien au-delà des 40 nœuds… Et au nord de Nassau, c’est bien pire, rafales à 80 nœuds !  Paulette finit même par se demander si notre avion pourra décoller, mais a priori ce n’est pas un petit coucou !

    Screenshot

    Et cela fait maintenant 4 jours que la marina est « fermée! ».

    Espérons juste qu’il n’y aura pas une pluie diluvienne au moment de quitter le bord…

    En début d’après-midi, on rejoint le taxi entre deux grains, vol à l’heure et pas de stress lors des 2h45  d’escale à Atlanta pour effectuer les démarches d’entrée/sortie des USA car on fait les formalités d’entrée aux USA à Nassau même (!), ce qui simplifie les choses… Il faut dire que les touristes américains sont ici en écrasante majorité…

    On a tout le temps de profiter de la malbouffe US à l’aéroport d’Atlanta, on voit bien que c’est la ville de Coca-Cola, il y a moult distributeurs de ce soda dans l’aéroport…

    Arrivée le lendemain à 13h20 après 9h de vol dans un avion bourré  à craquer. Comme il y a une grève sur la ligne B du RER, on prend un taxi et bien qu’il soit 14h, on met 1h45 à rejoindre St Cloud, on reste scotchés une heure à hauteur du stade de France sans raison apparente !

    Les photos sont ici.

  • Nurse sharks et « No room for mistakes »…

    Mercredi 6 décembre

    Fowl Cay

    Vent d’W d’à peine quelques nœuds qui passe ensuite NW à 14/15 nœuds puis N à 20/25 nœuds dans l’après-midi, pile-poil comme prévu depuis plusieurs jours…

    Hier en voulant mouiller un peu plus long que d’habitude, le guindeau s’était bloqué : en fait le restant des 20/25 m de chaîne est tout « entortillé ».

    Ce matin je passe une bonne heure à « détortiller » les 20/25 m de chaîne restants, après l’avoir bien sûr détachée du puits de chaîne. A cette occasion, je constate qu’aucune des deux manilles n’est sécurisée… La chaîne est entortillée d’une manière incompréhensible – en 60 ans de navigation, je n’ai jamais vu cela (!), je la remets en état car en cas de fort vent, il faut pouvoir utiliser presque toute la chaîne et non pas seulement les 20 ou 25 premiers mètres….

    La grosse vedette qui était devant nous se repositionne derrière nous, lors de la manœuvre elle brasse littéralement le sable ! Mais ce n’est pas plus mal de l’avoir derrière nous que devant, au cas où elle déraperait…

    Journée glandouille à bord, lecture et podcasts, très peu de nuages, il fait grand-beau, ce serait parfait avec un vent moins fort…

    Personne ne bouge du mouillage, on est même 15 bateaux ce soir, il faut dire qu’avec ce fort vent du nord il n’y a guère d’autres abris dans les parages….

    Jeudi 7 décembre

    Fowl Cay – Pipe Cay 6 M

    Comme prévu, le vent au cours de la nuit est passé du N au NE avec un petit coup de balai sur le coup de 9h. Il fait beau, on part peu après et là-aussi, comme prévu, le vent tombe, passant de 18 nœuds à 12/13. Au bout de 6 M on mouille pratiquement au même endroit qu’à l’aller, c’est désert, à terre il reste les vestiges d’une station Decca abandonnée. On a la plage, plutôt les plages pour nous seuls…

    L’eau est turquoise et plate, à peine mouillés on a la visite du requin dormeur de service, il nage bien visible en surface, ce qui ne m’empêche pas ensuite d’aller voir l’ancre, un prétexte pour se baigner.

    Là, la chaîne disparaît dans le sable, on ne voit plus du tout l’ancre… Natacha nous envoie la Une du Daily Mail qui annonce la mort d’une Américaine qui faisait du paddle, tuée par un requin aux Bahamas. Ca douche un peu la confiance de Paulette qui doute de  mon  identification du requin et du coup n’a plus trop envie de se baigner…

    Après déjeuner, balade en annexe jusqu’à la « marina » de Compass Cay, à l’entrée du chenal des panneaux souhaitent la bienvenue mais à chaque échelle pour débarquer un petit écriteau indique  « 15 $ per person landing fee »…Quatre petits requins nagent au pied des pieux et on se fait confirmer que se sont bien des « nurse sharks », requins « nourrices » ou « dormeurs ».

    Le soir comme il n’y a plus de lune et pas la moindre habitation à des kilomètres à la ronde, superbe nuit étoilée, Orion est bien visible avec son épée…

    Vendredi 8 décembre

    Pipe Cay – Hawksbill Cay 25 M

    Route sous foc seul vers Hawksbill Cay,le vent est SE,on est grand largue. On croise pas moins de 14 bateaux qui descendent vers le sud en faisant route au moteur contre le vent, mais nous sommes les seuls à remonter et à profiter de ce bon vent qui mollit peu avant l’arrivée. On se prend un corps-mort tout au sud de Hawksbill Cay, on est encore dans le parc national.

    Après-déjeuner, on se bouge car l’on n’est pas très loin du cut et un peu de houle contourne la pointe et parvient jusqu’au mouillage. Comme on est travers à elle, il y a un peu de rouli-roula pas vraiment sympathique.

    On rejoint un autre corps-mort vers le nord de la caye, derrière une pointe et là c’est comme un lac.

    Balade à terre pour moi, je finis par trouver le chemin qui traverse l’île, sinon bien que la végétation ne soit pas très haute, sans machette, c’est juste infranchissable…

    Le soir à marée basse, le sondeur indique 0.0 pied sous la quille – et encore on a de faibles coefficients de marée, les corps-morts sont censés pouvoir accueillir des bateaux jusqu’à 1,80 m de tirant d’eau, j’ai des doutes ! Il est vrai que l’on a pris celui qui est le plus près de la plage…

    Samedi 9 décembre

    Hawksbill Cay – Long Cay – Highborne Cay 20 M

    On continue notre remontée, on passe au large de Shroud Cay, en passant comme à l’aller entre Elbow Cay et Little Pigeon Cay, puis c’est au tour de Normans Cay de défiler sur tribord. Grand beau temps, 15 à 17 nœuds de vent au portant, comme on est flemmeux on fait route sous foc…  Je décide d’aller mouiller sous Long Cay, petit slalom entre les bancs de sable, superbe arrivée avec des couleurs allant d’un turquoise ultra lumineux au blanc laiteux…En arrivant, bien qu’on soit à l’étale, il reste pas mal de courant dans le « Long Cay Cut », qui est « very narrow with no room for mistakes. Not for novices ». Mais bon, par rapport à la passe de Maupiti, c’est de la petite bière ! Et de toute façon, on se contente de passer devant !

    Comme le mouillage près du cut se révèle assez rouleur, on s’éloigne en allant se mettre un peu plus au nord, entre Lobster Cay (!) et Spirit Cay. Sacrilège, il y a déjà deux bateaux, qui en fait s’en vont après le déjeuner.

    En allant voir l’ancre, bien que l’on soit à presqu’un mille du cut, il y a pas mal de courant et je dois palmer énergiquement pour avancer. Comme il nous met un peu travers à un petit clapot, ce n’est pas très confortable et je décide d’aller sous Highborne Cay, à 4 M de là pour passer une nuit plus tranquille.

    En remontant l’ancre, je constate que la patte d’oie s’est entortillée comme une malade autour de la chaîne, en fait comme on avait mouillé long la chaîne s’est « dévrillée » en entortillant la patte d’oie. Heureusement que je n’ai pas de trop gros bras pour les passer sur le bord du trampoline et accéder au bazar pour le démêler. Il n’aurait pas fallu devoir relever le mouillage en urgence. Slalom à vue entre les bancs de sable et les patates pour quitter Long Cay par le nord en passant entre les petites Little Hawks Nest Cays, heureusement la visibilité était bonne car le passage est un peu ollé ollé, il faut se fier à la couleur de l’eau et bien repérer quelques patates à fleur d’eau…

    Mouillage peu avant 16h devant la plage tout au nord de Highborne Cay, en compagnie de 2 monocoques et de 3 grosses vedettes. Juste avant que la nuit ne tombe, 3 catas arrivent au mouillage, mais l’approche depuis l’ouest est franche et c’est l’un des rares endroits où une arrivée de nuit est possible sans trop de stress !

    Les photos sont ici.

  • De cut en cut et une pomme de terre à deux dollars…

    Jeudi 30 novembre

    Stocking Island

    On profite d’une belle éclaircie le matin pour aller faire un tour à terre, Stocking Island fait un peu plus de 6 km de long mais à peine 400 m de large. On débarque avec l’annexe sur Sand Dollar Beach et on arrive vite à un point de vue depuis un petit escarpement sur la côte au vent.

    Un bon 20/25 nœuds souffle de SE. Par de petits chemins, on fait une boucle qui revient à notre plage. Non loin de là, une grotte abritait autrefois des pirates. Au XVIIIe siècle, le détroit entre Georgetown et Stocking était le repaire de moult pirates et autres corsaires…

    Débarquement à terre près de la marina et Gilles nous invite à déjeuner au restaurant du Yacht Club, auparavant on a fait le tour des autres tables de Georgetown et c’est vite fait ! Georgetown est aussi déprimant que Staniel Cay, rien à voir avec les mignons petits villages des Abacos, comme Hope Harbour.

    Fish & chips pour nous deux et snapper pour Paulette. Le retour à bord est plus qu’humide, le vent ne s’est pas calmé et se renforce même un peu avant l’arrivée, sous une ligne de grains, soulevant un gros clapot court et vicieux. Chaque vague nous trempe complètement. Il faut dire qu’il n’y a pas beaucoup de fond, dans les 3 m et que l’on a 1,3 M à parcourir jusqu’au bateau. Bref, tout le monde est intégralement trempé et se change en rentrant après une bonne douche ! On compte sur les grains à venir pour dessaler les vêtements suspendus sur les filières.

    Vendredi 1er décembre

    Stocking Island

    Contrairement aux prévisions pessimistes qui annonçaient une nuit arrosée, pas le moindre grain et à partir de 23h un ciel étoilé. Ce matin on retrouve le temps « normal » à cette saison, 15 nœuds de vent. Seule la direction, SE, n’est pas classique mais on sera portant pour remonter. Evidemment les vêtements ne sont pas dessalés… On le fait avec un minimum d’eau et tout sèche alors très vite.

    La nouvelle de la matinée, c’est qu’au bout de 3’ le générateur s’arrête. J’arrive à le redémarrer mais très vite il monte en température et de toute façon débite à peine 12V contre les 15,8 habituels. Vérification des vannes, des filtres et inspection visuelle du groupe, tout à l’air en ordre !

    Décidément, dans la série des dysfonctionnements…

    Avec Gilles on va voir le cata avec mâts ailes pivotants qui est arrivé hier au mouillage. C’est un 49’ fabriqué à Valdivia au Chili avec mâts aile à balestron. Le propriétaire n’a pas l’air de trouver que les performances à la voile sont époustouflantes par rapport à un gréement « normal », par contre au mouillage les mâts ailes représentent une surface certaine et pour peu qu’il y ait un peu de courant et que le bateau ne soit plus pile dans l’axe du vent, ce dernier a des velléités de partir et se met à tirer des bords comme un malade…

    Les mâts étant quand même assez lourds, il faut pas mal de vent pour qu’ils se mettent enfin à pivoter et s’orientent dans le lit du vent. De plus, sous voile, la stabilité de route n’a pas l’air d’être son point fort. Bref, cela me conforte dans mon opinion que ce système est un vrai nid à emmerdes…

    Un peu plus loin, un bel Oyster 54’ avec mât à enrouleur, impeccable à première vue. Le proprio – un Canadien de Montréal – nous dit qu’il est à vendre car il a les deux épaules HS (inopérables d’après lui) et qu’il ne peut plus le manier… 250 000 $, il est de 2012, tout équipé et le même d’occasion en parfait état dépasse les 800 000 $… En fait le bateau se trouvait à terre à Road Harbour dans les BVI lorsqu’il a subi le méga cyclone Irma qui mit un terme prématuré à Makani, notre 40’ de l’époque.

    Le bateau est tombé de son ber et 3 étais en acier ont percé la coque bien au-dessus de la flottaison… En coupant l’un des tubes au chalumeau pour le dégager après le cyclone, les ouvriers ont déclenché un début d’incendie vite maîtrisé mais vu qu’ils ont utilisé de l’eau de mer, il y a eu des dégâts à l’intérieur… Il a fallu notamment refaire tout le circuit électrique et là il reste à refaire les vaigrages dans la cabine arrière et à remettre en état quelques bricoles… mais avec le Covid le propriétaire s’est vu jeter d’un chantier américain… Yanmar 110 CV, propulseur d’étrave, dessalinisateur 160 L/h, grand frigo, congélo, climatisation, 2 pilotes Autohelm. Avec 100 000 $ de travaux divers (moins en Turquie !), il pourrait être remis en parfait état… Cela titille Gilles …

    Sur le guide de croisière, George Town est décrit comme « the place to be » aux Bahamas pour les plaisanciers et de nombreux « snowbirds » américains et canadiens viennent y passer l’hiver.  Pour les ignares, « snowbird » désigne les retraités qui, tels des oiseaux migrateurs, fuient les frimas pour aller dans le sud, en particulier en Floride. Notre guide nautique dit qu’en haute saison – à partir de Noël et jusqu’à la fin du printemps – ce sont des centaines de bateaux qui sont mouillés ici. Là on y aura passé 3 jours (car Gilles nous quitte cet après-midi avec un vol sur Nassau) et c’est bien suffisant, quand je pense que certains y restent 3 mois voire nettement plus !

    Saut en annexe pour déposer Gilles à la marina, son ATR 72 de Bahamas Air est ponctuel, il a un peu plus de 3h de battement à Nassau avant son vol British Airways direct sur Londres… J’en profite pour refaire le plein des alcools du bord (vin, bières et mojitos).

    Retour en annexe au planning sans prendre la moindre goutte d’eau cette fois, le vent s’est bien calmé, a priori dans les 10/12 nœuds au mouillage vu que l’anémomètre ne s’affiche toujours pas… Quant au groupe, essai à nouveau, il démarre impeccablement et ronronne mais se coupe au bout de 3’, probablement un problème de capteur. L’électronique à tout va sur les bateaux est une vraie plaie, là nos petits Yanmar de 45 CV sont blindés de divers boîtiers électroniques tandis que celui de l’Oyster 54 ressemble encore à ce que devrait être un moteur avec pas d’électronique à la con !

    Samedi 2 décembre

    Stocking Island – White Bay Cay 22 M

    Grand-beau temps ce matin et vent de SE 14/16 nœuds… Séquence émotion très tôt ce matin lorsque j’étais en train de parler sur What’sApp à des amis, cela coupe et plus de net du tout !

    Hier j’étais allé à la boutique Aliv, voir si l’on pouvait prolonger de quelques jours notre forfait 125 Go qui se termine le 14 décembre, mais bon c’était minimum un mois de prolongation, à deux jours près cela ne vaut pas la peine… J’avais demandé à la nana de voir ce qu’il restait de data sur le forfait car en ligne cela buggait, et elle avait grommelé quelque chose d’incompréhensible et après lui avoir fait répéter deux fois avec le même résultat, j’avais laissé tomber ! Mais avec 4 Go par jour, il devrait en rester !

    Avoir du net pour actualiser la météo et choisir en conséquence le bon mouillage est vital côté sécurité et en prime c’est sympa d’avoir en podcast ou en direct nos émissions préférées, sans parler de Whatsapp…

    Le côté flippant des choses c’est que j’ai vu hier que la boutique était fermée pendant le week-end… Et à part Georgetown, rien d’autre avant Nassau !

    Fin du suspense quelques heures plus tard, juste une panne d’émetteur a priori, ça remarche !

    Partis à 7h30, on refait la même route qu’à l’aller, l’indication de la force du vent revient même (!), par contre alors que nous sommes manifestement plein vent arrière avec ce SE, sur la centrale  on aurait le vent dans le nez, n’importe quoi.

    Et comme l’on est vent arrière, on doit appuyer au moteur pour ne pas trop se traîner. Mouillage sur le coup de 13h en se rapprochant un peu plus de White Bay sur White Bay Cay, le même bateau qu’à l’aller vient y débarquer ses touristes qui se baignent avec les « swimming pigs ». Les touristes sont une bonne trentaine, on est samedi. Bon, ce n’est pas l’attraction du siècle. Le SE laisse passer une petite houle mais le soir le vent tombe et c’est très confortable comme à l’aller.

    BBQ avec les dernières pommes de terre, l’indication de la force du vent est à nouveau HS…

    Dimanche 3 décembre

    White Bay Cay – Bay Rush Bay (sous Great Guana Cay) 32 M

    Le vent ne devait faiblir que ce soir, mais là, il est toujours SE et donc portant, avec à peine 6/7 nœuds… On refait la route jusqu’à Little Farmer’s Cut, tout au moteur, pas assez de vent apparent pour que même le foc porte…

    On arrive presqu’à l’étale dans Farmer’s Cut, c’est tout plat, mais il y a encore 2 nœuds de courant contraire. Les cartes et guides nautiques indiquent partout qu’avec plus de 10 nœuds de vent contre le courant, il y a des déferlantes au niveau de la plupart des cuts car ils sont étroits et très peu profonds…

    On mouille dans Bay Rush Bay sous Great Guana Cay, à 2 M du cut, histoire de n’avoir pas le moindre courant.

    Après-déjeuner, on rallie en annexe une zone de « patates de corail », Bluff Field Bluff, mais déception, pas de patates, juste de l’herbe !

    Un grain rince bien le bateau, sans la moindre rafale. Le soir, la mer est toute lisse, plus un pet de vent !

    Lundi 4 décembre

    Bay Rush Bay – Black Point (Great Guana Cay) 9 M

    Le peu de vent qui restait est tombé, on navigue sur un lac, on ne repasse plus en offshore à partir d’ici. Avant de partir, je change la cartouche du filtre qui purifie l’eau, évidemment pas d’un accès facile ! On est mouillés pour le déjeuner en compagnie de 8 autres bateaux devant Black Point, « le » village de l’île, et le principal des Exumas, à part Georgetown. Il doit y avoir dans les 150 habitants, le bateau postal relève le courrier et ravitaille l’île toutes les semaines, du moins quand le temps le permet…

    Balade à terre jusqu’au Dotham Cut tout au bout de l’île, où se trouvent les White Horse, des falaises blanches « ressemblant à des chevaux », sic, incontournables d’après notre guide. Mais bon, en arrivant au cut, il reste un bras de mer à traverser pour se rapprocher des falaises… Rien de bien extraordinaire…

    Achat de cacahuètes pour l’apéro, d’une glace au « convenience store » de l’île ainsi que de l’unique pomme de terre restante, à 2 $ pièce quand même, elle est très grosse ! Il y a même en fait une boutique Aliv, je me renseigne sur ce qu’il reste comme data, un peu plus de 200 Go ! Sachant que j’ai pris un forfait à 125 Go, c’est quand même assez bizarre !

    Le soir, le mouillage est comme un lac, zénitude totale comme diraient certains…

    Mardi 5 décembre

    Black Point (Great Guana Cay) – Fowl Cay 9 M

    Ce matin, ciel noir qui contraste avec le bleu turquoise du mouillage. Le temps est pas mal couvert mais se dégage peu à peu. Tour à terre pour ravitailler en bananes dans le second « convenience store » du village, mais j’oublie de regarder s’il y a des patates !

    On change de mouillage car demain matin le vent est prévu de se relever du NW puis de passer au N et enfin au NE. On va mouiller sous Fowl Cay, juste au nord de Staniel Cay, toute une série de petites cayes s’étendent d’E en W jusqu’à Sandy Cay sur 2 M et dans les parages c’est l’un des rares mouillages bien protégé du NW.

    Route au moteur, à peine 4 à 5 nœuds de vent et plutôt dans le nez. Balade en annexe dans le dédale de cayes au nord de Fowl Cay. Cette dernière est séparée de Big Major par un cut d’à peine 15 m de large, avec un bon courant !

    Tour ensuite jusqu’à Staniel Cay, histoire de voir si des pêcheurs auraient ramené des langoustes, mais c’est désert. Et les deux minuscules magasins de l’île n’ont plus le moindre produit frais, patates comprises !  Un peu plus de 21,5 nœuds au planning avec l’annexe, le peu de vent qu’il y avait est tombé et la mer est toute lisse…

    Le soir, beau coucher de soleil, on est 14 bateaux au mouillage, il y a plein de place, ce qui n’empêche pas une grosse vedette de venir mouiller juste à côté de nous !

     

    Les photos sont ici.

  • Cays désertes et option totalement débile…

    Samedi 25 novembre

    Bay of Pigs sur Big Major – Little Farmers Cay 19 M

    Tereva est décidément très inventif, sur le coup de 4 h du matin la pompe de cale tribord se met en route et il faut que je manie le petit flotteur à plusieurs reprises pour qu’elle s’arrête. Mais sa copine la pompe d’eau douce tourne alors qu’aucun robinet n’est ouvert ! Je n’ai d’autre solution que de la couper au tableau de bord, un vrai mystère !

    Au matin, temps tout gris et petit crachin breton mais cela se lève… On appareille vers 9h20 direction Little Farmers Cay. Peu avant, les gros cochons de la baie nagent comme des fous vers un petit bateau qui approche de leur plage, ils doivent être nourris, les swimming pigs sont l’attraction.

    Après avoir débordé Harvey Cay, on se retrouve au près avec 18 nœuds de vent, on envoie la grand-voile avec 2 ris, un seul aurait probablement suffi mais avec un aileron de quille en moins…

    A l’approche de Little Farmers Cay, comme on est à basse mer, on passe avec le sondeur à 0.0, je l’ai calibré pour avoir la profondeur exacte sous l’aileron de quille (celui qui reste…). Bon, il ne devait rester que quelques centimètres ! J’ai beau être habitué à naviguer avec en général moins d’un mètre d’eau sous la quille, lorsque l’on tangente le zéro, cela reste un poil flippant. Mouillage sur le coup de 13h30.

    Déjeuner un peu tardif sur le coup de 14h et peu après le temps se couvre totalement et il se met à pleuvoir… On descendra à terre demain (le village sur la caye n’a que 40 habitants, le tour sera vite fait !), on va rester là car le vent est prévu SE, pile dans le nez…

    Dimanche 26 novembre

    Little Farmers Cay

    Comme prévu, ce matin le vent est passé SE à 15/18 nœuds et lève un petit clapot mais avec le courant, on est pile travers à ce dernier et c’est assez désagréable… Je profite de la pleine mer pour changer de mouillage et aller derrière la côte W de Little Farmers Cay, c’est tout à côté mais pour y aller il faut traverser un banc de sable. A marée basse hier ce n’était pas possible, là on passe tout juste avec 0,5 pied sous la quille !

    Le mouillage est bien abrité par la pointe de l’île et il y a un tout petit clapot, mais on est dans l’axe du vent. Petit tour dans le mouillage pour choisir l’endroit le plus profond, cela se joue au pied près, on a de gros coefficients de marée, c’est la pleine lune…

    Débarquement à terre après le petit-déjeuner et on se balade dans LFC, la caye fait à peine 1,8 km de long par 600 m de large, il y a à peine 40 habitants.

    Un local en voiturette de golf nous fait un lift sympa jusqu’au centre du village, un bar au bout de la jetée – le seul endroit où il y ait un peu d’eau, un restaurant et une minuscule épicerie (ces deux derniers fermés ce dimanche) et quelques maisons.

    Rien à voir avec les Abacos et leurs jolis petits villages tout léchés, là c’est assez casse-casse avec en particulier des carcasses de voitures rongées par la rouille au bord de la route devant les maisons…

    Il fait super chaud au soleil, retour au bateau, le YC au bord de la plage est lui aussi fermé, tout roupille…

    L’après-midi, on éclaircit le mystère de notre forte consommation d’eau, les WC marins fonctionnent… à l’eau douce !!!  Heureusement que l’on a deux seaux pour les alimenter maintenant en eau de mer. Et le pire, ce n’est pas une erreur de branchement car il n’y a pas de prise d’eau de mer pour les WC… Aberrant ! Puis nous découvrons dans la doc que les toilettes rincées à l’eau douce, c’est une option !!! Dans quel monde vivons-nous ?

    Gilles nous fait une quiche maison, courgettes, oignons, bacon et œufs.

    Lundi 27 novembre

    Little Farmers Cay – White Bay Cay 30 M

    Pour descendre vers George Town sur Great Exuma, il faut impérativement passer offshore car sinon sous le vent des cayes il y a moult bancs de sable s’étendant jusqu’à 30 M sous le vent des cayes, avec à peine 1m d’eau par-dessus, et même en catamaran c’est assez chaud comme itinéraire, surtout avec de forts coefficients (104) de marée comme actuellement.

    Et les bancs de sable se déplacent, ce que la cartographie ne peut évidemment suivre. A faire par grand beau temps sans nuage. Il vaut mieux sortir au large en empruntant un cut dans une île (cut = le nom local pour une passe), ce que nous allons faire.

    Ce matin le vent est WSW, un petit 7 à 8 nœuds. On passe Farmers Cut à l’étale de pleine mer, c’est tout tranquille, juste quelques remous dans le cut. GV et foc, on est au près bon plein et la côte défile, puis le vent passe W et on l’a de travers, on marche à 5,5 nœuds avec 8/9 nœuds de vent apparent. Navigation fort agréable en eau plate, grand beau temps. Comme le vent tombe, on termine en appuyant au moteur et au lieu de s’arrêter 17 M plus loin sous Lee Stocking Island comme prévu, on y serait à mi-marée descendante et il y a pas mal de courant dans le cut, on pousse jusqu’à Glass Cut.

    On  mouille juste derrière White Bay Cay par 2 m d’eau turquoise à 13h15 comme prévu. Là on est à la pointe nord de Great Exuma et l’avantage c’est qu’il n’y a pratiquement plus de courant dans les cuts. Là aussi « swimming pigs » sur la plage de White Bay où quelques mouille-culs y amènent des touristes, à part cela l’endroit est désert et l’on a une immense zone de mouillage pour nous seuls !

    Après le déjeuner, on va snorkeller vers le petit cut de Soldier Cay mais c’est assez décevant…

    Spare ribs et pommes de terre au BBQ ce soir.

    Mardi 28 novembre

    White Bay Cay – George Town – Stocking Island 22 M

    Temps très couvert le matin qui se dégage bien. Navigation cool sous foc assez sympa, j’ai la flemme d’envoyer la GV d’autant plus que le vent faiblit et qu’il faut appuyer au moteur. Je m’aperçois que l’alternateur de l’un des moteurs ne charge pas ! L’on arrive devant Georgetown et l’Exuma Yacht Club vers 13h30.

    Repérage de l’endroit où faire de l’eau en annexe, car la « marina » n’est en fait qu’un dédale de pieux dont certains sont reliés par des planches. Le tuyau se situe près du poste carburant, à peu près le seul endroit où l’on peut accoster mais le préposé nous dit qu’il faut s’amarrer de l’autre côté car le tuyau d’eau serait trop court (et bien sûr avec un dessalinisateur à bord, pas de tuyau d’eau à bord !). Là ce n’est pas évident d’accoster car des planches dépassent d’un peu partout et en prime le vent pile travers va nous plaquer contre !

    Le temps de revenir au bateau, le ciel est d’un noir d’encre et du coup on déjeune pour laisser passer le grain dont le gros passe un poil plus au sud. Mais comme après-déjeuner le temps reste très menaçant avec 18 nœuds de vent et un bon clapot, on se bouge d’un peu plus d’un mille pour gagner un mouillage juste sous le vent de Stocking Island, devant la plage, en eau plate.

    Mercredi 29 novembre

    Stocking Island – George Town – Stocking Island 3 M

    Tôt ce matin, temps uniformément couvert, à peine 6 nœuds. Le temps de prendre le petit déjeuner, le vent monte à 18/20 nœuds, mais bon, il faut bien faire de l’eau, il doit rester à peine 20 L !  Au moment de partir, l’anémomètre tout neuf se cale à 16,5 nœuds et après moult « resets » il indique 0.0…

    Manœuvre pour reculer entre les pieux et s’amarrer. 45’ pour remplir nos deux tanks, 600 L, puis avec Gilles je vais compléter l’avitaillement du bord. Certains articles sont à peine plus chers qu’à Nassau, par contre pour certains autres c’est un vrai délire, même le cheddar est 4 fois plus cher !

    Paulette est restée à bord car avec ce système de pieux et de planches inégales il faut constamment surveiller les défenses pour que Tereva ne se fasse pas défoncer la coque… Belle manœuvre pour quitter cet endroit assez chelou malgré un bon 18 nœuds de travers et on va mouiller, toujours sous le vent de Stocking Island, mais un peu plus au sud, histoire de changer de plage. A 11h30 on prend la petite bière traditionnelle et on trinque aux belles manœuvres du capitaine … et à la chirurgienne de Natacha pour qu’elle ne rate pas son coup !

    Et à 13h10, Brian appelle et nous dit que tout s’est bien passé, Natacha est encore un peu dans le coaltar mais elle nous parle, elle peut remuer les orteils… et elle a bien mal…

    Après-déjeuner, balade en annexe dans les 2 trous à cyclone situés au milieu de Stocking Island où des bateaux passent l’année.

    Divers catamarans, un bel Hallberg Rassy de 42’ identique à celui qu’on aurait pris pour partir autour du monde si Paulette n’avait pas dit « un catamaran, sinon rien »… On voit même un Arpège, plus en très bon état.

    Retour au bateau et Gilles termine la pâte à tarte (Puff Pastry, comme à Houston !) avec une 3e quiche. Natacha est rentrée à la maison, Kiwi est installé sur elle, elle va un peu mieux avec les médocs, en route pour le rétablissement !

    Les photos sont ici.

  • Aetobatus narinari, Maxi-Yachts, Swimming Pigs et James Bond…

    Jeudi 23 novembre

    Warderick Wells – Pipe Cay 15 M

    Snorkelling ce matin au coral garden, pas beaucoup de poissons mais j’ai la chance de voir six raies léopard en patrouille, chassant. Dans les 2,5 m d’envergure, ces six « aetobatus narinari », leur queue fait plus de 4 m… D’après Wikipedia, elle comporte de une à six épines venimeuses dont la piqûre peut être mortelle pour un humain. L’une d’elles me frôle à moins de 2 m…

    Elles tournent en rond lentement autour de moi, à deux reprises… Je les revois ensuite une troisième fois, j’appelle Gilles mais elles s’éloignent assez rapidement et il n’a pas le temps de les voir…

    Petit tour en annexe dans le chenal où sont mouillés quelques bateaux, dont un gros yacht avec son toboggan de rigueur. Plus à l’extérieur, de notre côté, il y en pas moins de six autres au mouillage avec toboggan, jet-skis, planches avec foil électrique, mini-scooters sous-marins, etc…

    Départ ensuite pour Pipe Cay, le vent est passé SE-S comme prévu mais ne dépasse pas 4 à 5 nœuds. Route moteur sur une mer plate en rasant l’extrémité des bancs de sable. Auparavant, loulou bâbord a calé par deux fois avec une alarme « Starter interlocked » … mais j’ai pu le redémarrer… Décidément ! On mouille au sud de Pipe Cay derrière un petit îlot puis après-déjeuner balade en annexe dans Pipe Creek, le « lagon » enserré entre de multiples cays. Belles villas sur les cayes qui sont en majorité privées…

    Retour au bateau en passant entre Little Pipe Cay et Rat Cay par le Mice Hole, le trou de souris, un passage pas très large entre les deux cayes.

    Le soir au coucher du soleil, l’anémomètre indique entre 1 et 2 nœuds, d’W-SW, comme prévu. Le mouillage n’est pas protégé de cette direction mais cela devrait le faire, la mer est toute lisse…

    Vendredi 24 novembre

    Pipe Cay – Staniel Cay – Bay of Pigs sur Big Major 8 M

    Toujours pas de nouvelle du technicien sur le dessalinisateur et personne ne répond, c’est Thanksgiving… Vérification des connections du moteur bâbord, la fixation de l’un des câbles allant au démarreur est un peu loose, je resserre. Le moteur démarre mais on a toujours l’alarme « Starter interlocked »… Bon, le principal c’est qu’il démarre !

    Route jusqu’à Bay of Pigs, on arrive juste après qu’un hydravion ait amené quelques passagers voir les gros « swimming pigs »…

    On poursuit pour mouiller pas loin de Staniel Cay, juste sous l’îlot où se trouve « Thunderball grotto », une grotte sous-marine rendue célèbre par le film Thunderball avec Sean Connery, en 1965… Il y a pas mal de monde, la grotte n’étant vraiment accessible qu’à marée basse, sinon il faut plonger. Plein de poissons à l’intérieur, on a l’impression de nager dans un aquarium…

    Petit tour en annexe vers le cut en faisant le tour d’îlots sans nom… Après déjeuner, on débarque à Staniel Cay, 118 habitants, le tour est vite fait.

    On complète l’avitaillement dans l’une des deux minuscules épiceries de l’île : 2 pots de yaourt, des bananes, 3 pommes (2,5 $ pièce !), un fromage de chèvre, des cacahuètes, un peu d’houmous et du off, on en a pour 94 $, impressionnant …

    Au débarcadère, des pêcheurs sont de retour avec moult poissons et langoustes. J’en négocie deux pour 40 $. On rencontre aussi un Canadien qui fait du charter sur son grand catamaran en récupérant ses clients à Staniel Cay. Tout est compris à bord, y compris les alcools, mais bon, à 22 000 € la semaine par personne, il peut se le permettre !

    Retour au bateau, on revient mouiller dans Bay of Pigs histoire de ne pas avoir le courant du cut (la passe) pas loin. Appels en vain à la base Moorings pour savoir s’ils ont une astuce pour enfin faire marcher le dessalinisateur mais personne ne répond.. (C’est Thanksgiving…). Je tente encore une fois de le faire marcher, le manuel n’est d’aucune utilité !

    Et en prime, non seulement il ne fait pas d’eau mais je m’aperçois qu’il nous en bouffe à chaque fois 20 L au démarrage et à l’arrêt en faisant des cycles de rinçage ! Du coup il nous reste à peine 150 L, tout juste assez pour rallier Georgetown… Moi qui pensais qu’enfin on n’aurait plus à se restreindre !

    Pas moins de 10 super yachts au mouillage, le plus petit dans les 35 m, le plus grand dans les 90 m avec l’hélico de service à bord.

    On se console avec les deux excellentes langoustes grillées à point au BBQ.

    Les photos sont ici.

  • Iguanes, Curtiss C46 et un dessalinisateur récalcitrant…

    Dimanche19 novembre

    Entre Allens Cay et Leaf Cay

    Le bateau est censé arriver dans la matinée mais, comme sœur Anne, on ne voit rien venir et Matt n’a pas plus de nouvelles que cela…

    Je finis par descendre à terre avec Gilles pour tirer le portrait des iguanes qui se prélassent sur la plage.

    Dans la matinée, divers speed-boats venus de Nassau avec leurs touristes font une brève escale pour admirer les iguanes, l’un d’eux n’a pas moins de 5 moteurs HB de 350 CV chacun, 1750 CV en tout …

    L’assistance Moorings finit par arriver sur le coup de 15h30, avec Keith accompagné de son arme secrète…

    Ils ont apporté un nouvel anémomètre que la technicienne change en tête de mât, c’était bien cela, la connexion était toute « loose » et la connectique toute corrodée. Ils remettent aussi en place la seconde vis sur le pilote automatique et l’échelle de bains retrouve ses boulons et écrous. Et en prime Gilles a un masque de snorkelling tout neuf car sa lanière avait lâché hier.

    Bref, touchons du bois, le bateau devrait être opérationnel, à un (gros) détail près, à savoir l’aileron de quille tribord qui manque. Manifestement il était collé sur une sorte de semelle d’une dizaine de cm d’épaisseur qui part de la coque.

    Lundi 20 novembre

    Allens Cay – Highborne Cay – Norman’s Cay 17 M

    Paulette pense ce matin avoir une infection urinaire, on va donc au plus près à Highborne Cay où l’on trouve un antalgique à l’unique boutique de l’île, celle jouxtant la marina. Mais comme il y a 4 super yachts à la marina, j’en fais le tour et finis par trouver un antibiotique, de l’Azithromycine, traitement contre la cystite (à utiliser avant 2011 !), et du jus de cranberrie…

    Retour au bateau et on reprend la route jusqu’au sud de Norman’s Cay. Comme il est presque 16h lorsqu’on termine de déjeuner, que le vent souffle à un bon 20 nœuds et que le temps est plutôt couvert, on ira snorkeller sur l’épave de l’avion demain…

    Mardi 21 novembre

    Norman’s Cay – Shroud Cay 6 M

    Le matin, snorkelling sur l’épave du célèbre « strato-cruiser double-pont » qui s’est crashé dans le lagon dans les années 90 et qu’on rejoint avec l’annexe (Xavier l’avait appelé ainsi mais en fait c’est un vulgaire Curtiss C46 Commando qui trafiquait de la drogue pour le compte de Pablo Escobar et qui crashé là en 1980).

    Par rapport à notre passage en 2000, l’épave s’est bien abîmée, toute la partie émergée a disparu, notamment la dérive arrière qui balisait bien l’épave a été arrachée et gît à quelques mètres de là. Mais il reste encore la carlingue, les ailes et les moteurs.

    Retour au bateau, sur le trajet en annexe j’explose l’extrémité d’une pale sur une tête de patate, 40% en sont partis, elle est sectionnée net, un nuage de passage masquait l’obstacle. Par contre, mystère car pas la moindre éraflure sur le bas de l’embase…

    On rejoint non loin de là un mouillage sous le vent de Shroud Cay. Après le déjeuner, balade sympa en annexe à l’intérieur de l’île le long d’un petit chenal qui serpente à travers la mangrove, sur une eau turquoise. Par contre pas le moindre oiseau, c’est réputé en être blindé !

    On traverse toute l’île ainsi pour rejoindre une petite plage sur la côte au vent, piscine naturelle avec un fort courant sortant mais on peut se récupérer sur un banc de sable à la sortie avant d’être éjecté au large ! L’endroit est appelé « The rapids » ou « The washing machine »…

    Retour au bateau, sous le vent de Shroud Cay pas moins de 15 bateaux – dont Tereva – mais on pourrait en mettre au moins 10 fois plus… Deux grands yachts à moteur sont mouillés là, avec le toboggan de rigueur, la crise ou les fins de mois difficiles, ce n’est pas pour tout le monde…

    Mercredi 22 novembre

    Shroud Cay – Warderick Wells 22 M

    Hier on a essayé de faire marcher le dessalinisateur mais après qu’il ait fait ses cycles, il est resté obstinément sur « Diverting to sea, Quality 2820 ppm »… J’ai passé un message à Matt mais pas de réponse. Je l’appelle, un technicien doit nous rappeler, mais comme à 9h20 toujours rien, on met le cap sur Warderick Wells.

    Evidemment, comme prévu, le vent est passé SE, à 15/18 nœuds et on l’a pile dans le nez. Mais avec les 2 moteurs de 45 CV on assure les 4,5 nœuds et on arrive à 13h30 au mouillage, juste à l’E d’Emerald Rock. On avait la mer de travers et l’absence de quille tribord s’est bien fait sentir : Tereva gîtait plus que la normale et tout volait jusqu’au plancher …On se serait presque cru dans un monocoque ! Auparavant, en roulant le foc, la couronne supérieure du winch a explosé littéralement, le winch avait trouvé le moyen de surpatter ! Par miracle on récupère toutes les pièces, y compris l’une des petites clavettes qui était sur le point de passer à la mer via le vide-vite du cockpit…

    Une fois au mouillage, je finis par remonter les pièces du winch et on va à terre se promener….

    On se fait taxer de 21 $ pour les frais de mouillage et de 14 $ par personne pour débarquer à terre, ce que je fais avec Gilles, on va jusqu’à Whale Beach où il y a toujours le squelette de baleine.

    Puis on laisse tomber d’aller sur la côte au vent, le jour descend et le chemin est très mal balisé et de plus comme on est à marée haute, il y a un petit bras de mer à traverser !

    Le mouillage est abrité du SE par une petite pointe et à partir de 17h le vent se calme, à peine 8 nœuds. Spare ribs et pommes de terre au BBQ le soir.

    Les photos sont ici.

  • Electronic blues

    Vendredi 17 novembre

    Palm Cay Marina

    Temps tout gris, le vent est bien tombé, mais une forte pluie est prévue en partie sur Nassau et surtout sur les Exumas. De plus, le vent est passé SE- S, presque pile dans le nez. Du coup je décide qu’il est urgent d’attendre, d’autant plus que je me suis aperçu que l’angle de barre ne s’affichait pas en mode manuel sur le pilote automatique, très gênant pour les manœuvres vu la démultiplication de la barre à roue… L’après-midi, on fait l’inventaire et on passe le reste de la soirée à chercher le cordon du téléphone de Gilles qui reste introuvable, j’émets l’hypothèse que la nana venue faire l’inventaire l’a embarqué par mégarde ou non…On la revoit plus tard et Gilles lui demande franco si par hasard (!) elle n’aurait pas emporté le cordon… Elle en convient en riant et dit qu’elle le rapportera demain matin. A-t-elle cru qu’il était à jeter ? Mystère…

    Spectacle son et lumière pendant et après le dîner, trombes d’eau et éclairs à volonté, certains pètent tout près… Aucun regret d’être restés là même si on bat des records, 5 jours pour mettre au point le bateau….

    Samedi 18 novembre

    Palm Cay Marina – entre Allens Cay et Leaf Cay  30 M

    Grand beau, le vent est passé W, un poil NW, ce qui n’est pas vraiment habituel par rapport aux alizés d’E-NE classiques, mais rien n’est acquis maintenant avec le réchauffement climatique ! Hier il a fait 58,5° à Rio de Janeiro !

    La nana au cordon vient le rapporter et on est bien soulagés, Gilles pourra recharger son téléphone !

    Juste avant notre départ, l’arme secrète de Keith vient à bord régler le problème de l’affichage du secteur de barre … En fait les fils étaient branchés un peu n’importe comment et elle remet tout en ordre !

    On finit par partir à 9h45, avec même la table des marées. A la sortie du chenal, je branche le pilote automatique et là il met la barre à fond d’un côté, on fait des ronds dans l’eau au sens strict du terme !  Du coup, appel à la base et retour à cette dernière, l’arme secrète intervient une fois de plus, là, en fait il fallait « recalibrer » le pilote qui n’avait plus ses repères… Vive l’électronique à outrance !

    C’est reparti, d’abord sous foc, et comme on est à 20° du vent arrière, on envoie la GV mais en fait elle dévente le foc et on ne va guère plus vite. On la redescend et on continue sous foc seul, en appuyant au moteur pour arriver de jour entre  Allens et Leaf Cay. Mais rapidement, on s’aperçoit que le pilote ne répond plus… ! Auparavant on avait aussi constaté que l’affichage du vent avait disparu… Une fois au mouillage, je diagnostique que le pilote a dû se désaccoupler, ce qui est bien le cas. Je récupère la roue dentée et sa clavette qui – coup de bol – est restée dans cette dernière au lieu de disparaître dans les fonds inaccessibles. Je finis non sans mal par tout remonter et cela fonctionne à nouveau.

    Auparavant, Gilles qui avait envie de se baigner déploie l’échelle de bain et un axe se fait la malle ! Un autre a perdu son boulon et un troisième était lui aussi près de le perdre. Recherche infructueuse du boulon au fond de l’eau, je me suis aussi mis à l’eau pour rechercher ce foutu axe qu’on ne retrouve pas malgré un beau fond de sable et à peine 2 m d’eau. Réparation de fortune avec une clé Allen faisant office d’axe, scotchée au tube inox. Où va-t-on si maintenant il faut même vérifier le serrage des boulons de l’échelle de bain…

    Matt, le chef de base Moorings, me dit vers 20 h qu’il a un bateau d’assistance allant à Wardericks Wells demain et que ce dernier pourrait aussi passer avant de rentrer sur Nassau pour voir l’anémomètre, je ne dis pas non d’autant plus que les mouillages plus au sud sont totalement exposés au vent de NW, inhabituel car normalement le vent est de secteur E, les fameux alizés.

    On se console avec une quiche maison concoctée par Gilles. Lignes de grains le soir, on doit avoir 25 nœuds au passage du front, mais de nuit et sans anémomètre, pas évident à estimer. Cela se calme peu à peu après 22h30…

  • No Vacancy in Paradise…

    Mardi 14 novembre

    Palm Cay Marina

    Le technicien de la base a prévu une vacation par téléphone avec un de ses homologues côté fabricant aux USA pour débuter et reprogrammer la centrale de navigation. Bref, le tout électronique à bord, ce n’est pas le pied !

    Premier arrêt avant Nassau à une boutique de télécoms pour acheter un «dongle » histoire d’avoir Internet à bord, vital pour se tenir au courant de la météo et indispensable pour rester « connecté ». On ne paye que 99 $ avec un forfait 125 Go pour 30 jours, contre les 800 $ de la solution Moorings, pour 35 jours… On fait ensuite le plein d’alcools dans un Liquor’s Store tout à côté. Rhums, vins banc et rouge, bières. Bonne surprise, on trouve du Merlot chilien, un « Undurraga » que l’on connaît bien, à 4$ la bouteille, moins cher qu’au Chili et qui est plus que correct, et côté blanc du pinot gris, toujours chilien, à 8 $ la bouteille, très raisonnable. Il est moins cher de boire que de se nourrir, aux Bahamas !

    Déjeuner dans l’un des petits restaurants de poisson juste avant Arawak Cay, « Fish & Fry ». On opte un combo lambi/homard à 30 $ mais comme les portions sont assez généreuses, on s’en partage 2 à 3. Pas mal du tout.

    Tour ensuite au terminal des paquebots de croisière, cinq monstres sont amarrés là… Tout autour il y a pléthore de boutiques HT et de petites maisons d’opérette aux couleurs acidulées.

    Balade ensuite jusqu’à Graycliff, une superbe demeure coloniale maintenant hôtel et restaurant très classe, qui a accueilli les têtes couronnées et la jet-set internationale… La demeure fut construite en 1726 par John Howard Graysmith, un célèbre pirate. Il faut dire que le nouveau gouverneur britannique, Woodes Roger avait laissé le choix aux pirates : se ranger et mener une vie plus calme ou continuer leur activité de piraterie et finir par se balancer au bout d’une corde…

    Petits salons très cosy et superbe piscine pavée d’une belle déco d’arabesques en céramique. Jouxtant l’hôtel, il y a aussi une fabrique de cigares.

    Pas loin de là, on visite la National Gallery of the Bahamas, bon ce n’est pas celle de Londres mais il y a des œuvres locales assez originales pas mal du tout…

    On termine par la visite de la distillerie John Watling’s, toujours en activité, rhum et vodka. Pas mal d’embouteillages pour rejoindre la marina, il commence à se faire tard. La porte est réparée et la centrale aussi a priori, mais le technicien va m’expliquer la procédure de « manual override » au cas où… Mais tout n’est jamais parfait ici : cette fois, ce sont les pompes pour l’eau qui ne répondent pas et elles ne figurent pas sur le tableau électrique… On bénit les employés de la marina. Comme on est motivés, on finit par découvrir qu’elles se commandent … par la centrale de navigation … Ouf !

    Mercredi 15 novembre

    Palm Cay Marina

    Le temps est bien couvert et comme prévu le vent commence à souffler mais il ne pleut pas encore… On profite d’avoir la voiture jusqu’à 13 h pour une dernière balade dans Nassau, avec notamment la visite du Pompey Museum, retraçant l’histoire de l’esclavage aux Bahamas. Pompey était le nom d’un esclave qui s’était révolté…

    Retour au bateau via un autre supermarché Super Value où l’on complète les courses, il est 13h pile lorsqu’on rejoint la marina. Après déjeuner, petit tour jusqu’à la plage située tout au bout de la marina. Le vent souffle bien, un bon 30 nœuds et le temps est bouché ! Les premières gouttes de pluie commencent et bientôt il pleut à verse, vraiment un temps à ne pas mettre un « cat » dehors, on va apprécier les pontons de la marina, les palmiers se font décoiffer !

    Jeudi 16 novembre

    Palm Cay Marina

    Avec la pluie d’hier, on s’est aperçus que le capot vertical de l’une des cabines bâbord fuyait bien, en fait pas le petit panneau ouvrant comme on aurait pu s’y attendre, mais le grand panneau dont toute la partie droite ne demande qu’à partir. Il y a aussi une petite fuite dans le panneau de la salle de bain bâbord… Comme dit Natacha, un bateau « Covid »…

    Je piste Keith, le technicien et Matt le chef de base pour que les hublots soient réparés avant que la pluie ne reprenne… Le temps est toujours bien gris, mais il ne commence à pleuvoir que vers 13h30, par contre, il tombe des cordes jusqu’au soir. Fortes rafales de vent toute la journée mais la marina est bien abritée. Par contre les palmiers au bord de la plage, à la sortie de la marina, en prennent plein les trous de nez…

    Keith finit par régler le problème de l’affichage du vent – l’anémomètre refusait de communiquer avec l’ordinateur du bord … Il est aidé par sa « secret weapon », une technicienne affutée qu’il a au téléphone et qui doit arriver ce soir à la base.

    Tout l’après-midi jusqu’au soir, pluie tropicale quasi non-stop. J’essaie aussi d’avoir des manivelles de winch – cela peut servir (!), des tournevis, par contre obtenir un marteau et une pince multi-prise s’avèrera mission impossible… Keith refixe à nouveau la porte coulissante déjà arrangée mardi et qui s’était à nouveau déréglée. Il est obligé de meuler une clé plate pour pouvoir bien accéder à l’écrou et le mater !

    Les photos sont ici.

  • Une quille en moins et l’Atlantide aux Bahamas…

    Mardi 7 novembre

    St Cloud – Miami – Houston

    Vol French Bee entre Orly et Miami sur un A350-900, 10h de vol, on arrive à Miami avec 15’ d’avance. Par contre c’est vraiment le « low-cost » dans toute sa splendeur et l’on n’a pas droit à la petite couverture et à l’oreiller habituel et l’avion est bien réfrigéré ! Quant au café après le repas, c’est en supplément, 2,5 €, il n’y a  vraiment pas de petit profit….

    Du coup on a 3 bonnes heures pour passer l’immigration et à nouveau la sécurité. Evidemment, dans ce type de cas, lorsque l’on a du temps, il n’y a quasiment pas de queue à l’immigration et on est 2h à l’avance  dans la salle d’embarquement pour notre vol American vers Houston.

    On part pile poil à l’heure de Miami, j’avise donc Natacha qu’on sera « On Time » juste avant de  débuter le roulage.

    On arrive en fait avec 20’ d’avance (23h31 au lieu des 23h51 prévues). Roulage taxiway vers le terminal mais à 200 m de ce dernier on s’arrête au beau milieu du tarmac… Annonce peu après du commandant de bord comme quoi on va attendre l’attribution d’une gate « quelques minutes ». De report en report, on poireaute une heure pile sur le tarmac avec évidemment les réacteurs qui continuent à tourner… A 0h31’l on arrive enfin à la gate mais là encore 20’ avant que la passerelle soit connectée à l’avion… Vu que l’on a les sièges tout au fond on met encore 20’ à sortir, le 737 est bondé !

    Il est 01h10 lorsqu’on rejoint enfin la passerelle, pas mal pour une arrivée à 23h31!

    Il faut dire que les compagnies aériennes taxant maintenant comme des malades tout bagage en soute – dans notre cas cela coûte aussi cher que le prix du billet lui-même ! –  tout le monde a son « carry on » et à cette heure tardive la plupart des passagers sont déjà en mode dodo et plus très réactifs !

    Bref, un peu longuet quand on vient de se taper 10h entre Orly et Miami, 3h d’escale à Miami et encore presque 3 h de vol entre Miami et Houston.

    Absolument personne n’a râlé, on voit bien que l’on n’était plus en France ! Natacha du coup nous a attendus une heure trente à la sortie du terminal, l’aéroport était désert et sur le point de fermer pour la nuit… Il est 2h40 heure locale quand on se couche, 9h40 du matin heure française et l’on a quitté l’appartement hier à 12h… Dommage que le vol direct AF était hors de prix en one-way…

    Du mercredi 8 novembre au samedi 11 novembre

    Séjour familial à Houston

    Rien de bien particulier, on déjeune le mercredi chez Fieldings avec Natacha et Brian, le lendemain jeudi on dîne chez Brian après avoir regardé quelques épisodes de Black Mirror. Steaks toujours aussi tendres et excellents. Le vendredi, on va dîner avec Brian dans un restaurant italien pour fêter son nouveau job, vice-président chez Kosmos Energy, il double son salaire qui a maintenant sept chiffres…

    Auparavant on est allés acheter moult plantouilles pour compléter des plates-bandes dans le jardin de Natacha et je les ai plantées pendant que Paulette coupait les multiples petites roses fanées et le bois mort des petits rosiers… Petit tour aux écuries, mais avec son dos Natacha ne peut monter Alaze …

    Balade des chiens, encore un peu de Black Mirror sur Netflix et le soir c’est Brian qui vient dîner, saumon en croûte préparé par Natacha.

    Et ce samedi, message de Moorings nous apprenant que le bateau a perdu l’une de ses quilles sacrificielles ! De plus, depuis le début de la semaine, la météo joue au yo-yo, les prévisions passent d’un temps tout à fait maniable à la violente tempête et vice-versa dans la journée, cela promet !

    Dimanche 12 novembre

    Houston – Nassau – Palm Cay Marina

    Vol le matin pour Nassau, 2h45’, l’avion est loin d’être plein… On passe à la verticale de Miami avant de survoler les fameux bancs des Bahamas, comme ceux entre les Berry Islands et San Andros, qui confèrent sa particularité à l’archipel…

    On retrouve Gilles qui arrive une demi-heure après nous et taxi jusqu’à la marina, 100 $ pour 25 km, on est bien aux Bahamas !

    Avec Paulette on fait quelques courses pour le soir et le petit déjeuner chez Solomon’s, qui n’est qu’à 1,5 km de la marina (à pied !). Le soir on remarque bien que tous les feux de navigation sont allumés, impossible de les éteindre !

    Lundi 13 novembre

    Palm Cay Marina

    En fait les touches tactiles de la centrale de navigation ne fonctionnent plus !  Et comme la centrale gère pas mal de choses, outre le GPS, le pilote automatique, les feux de navigation, les pompes, les réservoirs de gazole et d’eau, etc, ce n’est pas triste ! Par contre, on peut – si on est abonné et avec du réseau – regarder Netflix, Disney Channel ou autre ! Un vrai délire…

    Sur le coup de 10h30, on confirme qu’on va louer une voiture, de toute manière le bateau n’est pas prêt, il faut compléter l’avitaillement et en prime un bon coup de vent est prévu à partir de mardi soir jusqu’à vendredi matin !

    Après moult relances, la voiture finit par arriver sur le coup de 13h au lieu de 10h… On va direct à Atlantis, un complexe hôtelier démesuré avec pas moins de 11 piscines, 2400 chambres, un aquarium géant et la reconstitution – vue par les Américains – des ruines de l’Atlantide sans compter des temples aztèques…

    On se balade à l’intérieur et on déjeune au bord de l’un des lagons dans un grill. On a bien vu çà et là des indications que toute la zone était réservée aux « guests » mais si on s’arrête à ces détails…

    J’avais gardé la visite de l’aquarium géant et des ruines de l’Atlantide pour la fin, mais on commet l’erreur d’aller voir le casino et ensuite pas moyen de ressortir sans montrer patte blanche, – bref avoir sa « room key » ou présenter son « day pass »… Renseignement pris, le fameux day pass que l’on aurait dû prendre est à 190 $ par personne, dissuasif ! Donc on ne reverra pas le bel aquarium …

    Avant de retourner au bateau, on profite de la voiture pour faire des courses chez Super Value, une grande surface moins chère que Solomon’s où pour donner une idée des prix, la petite part de fromage de chèvre, moins de 100 g, est à 9,89 $ ! Puis à nouveau chez Solomon’s pour trouver certains articles. Par contre le Liquor’s Store ferme lorsqu’on arrive, 19h, régime sec ce soir, car les supermarchés ici ne vendant pas la moindre boisson alcoolisée, pas même une simple bière…

    Au retour, surprise, la porte d’entrée depuis le cockpit refuse obstinément de s’ouvrir ! Pourtant on a vu un technicien s’affairer dessus dès le matin… Heureusement, ils ont laissé le panneau coulissant à côté de la porte entrouvert, il n’y a plus qu’à enjamber ! Pas vraiment pratique cependant avec toutes les courses à ranger (3 caddies)… Et mare d’eau à l’intérieur du carré car avec tous leurs essais l’alimentation des congélos a été coupée et la glace mise dedans a commencé à bien fondre !

    Les photos sont ici.